Point Commun n°105 - janvier 2018

12 ESPRIT D’INITIATIVE L’Agglomération de La Rochelle anime sur son territoire et sur celui de Ré et de Charron un g roupe d’actions dont l’objectif est de développer l ocalement et de façon durable la pêche et l’aquaculture. S’appuyant sur des fonds européens et régionaux, ce groupe nommé GALPA finance des projets innovants. En voici trois exemples. Texte : Aline Valdier • Photos : Fred Le Lan 2 2 • Fabrice Faurre, directeur de la société coopérative TEO « Valoriser les déchets plastiques en circuit court » En 2011, Fabrice Faurre initiait avec son bureau d’études TEO un programme de collecte des déchets en plastique du littoral. « Actuellement, ces déchets ne sont pas recyclés. La grande majorité a séjourné trop longtemps dans l’eau pour servir de nouveau, mais il reste tout de même 15 à 20 % de matières qui pourraient entrer dans une filière de valorisation » . Les plastiques proviennent des activités terrestres et maritimes : bouteilles, jouets oubliés, poches d’huîtres, coupelles de collectage poussées par les coups de vent… « L’étude que finance le GALPA propose de qualifier et quantifier le gisement des professionnels de la mer et du littoral pour mettre en place une plateforme locale de tri et de transformation de ces déchets en ressources. Cette étude devra déterminer le bon modèle économique, celui qui rendra cette plateforme viable, créatrice d’emplois et porteuse d’une solution en circuit court » . Aquaculture et pêche dura 1 • Benoit Durivaud, mytiliculteur « Une 2 e vie pour le byssus des moules » « On appelle byssus les filaments soyeux que sécrètent les moules pour s’accrocher » , décrit Benoit Durivaud, mytiliculteur impliqué avec ses collègues dans un projet de valorisation de cette matière. Car, l’air de rien, ce byssus dont on débarrasse les moules pour les nettoyer est une substance aux multiples vertus. « Ces filaments sont très solides. Dans l’Antiquité, ils étaient tissés en vêtements, les moules étaient les vers à soie de la mer. Aujourd’hui le byssus pourrait être valorisé comme colle naturelle. Il est aussi très riche en protéines et contient des molécules qui, à terme, devraient intéresser les industries cosmétiques et pharmaceutiques » . L’été dernier, une première collecte de byssus était organisée auprès de producteurs du territoire. « Nous avons trouvé un partenaire industriel qui s’intéresse au byssus pour le faire entrer dans la fabrication d’aliments pour l’élevage » . C’est une première expérimentation. Le byssus n’a pas fini de dévoiler ses précieuses qualités. 1

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