Point Commun n°114 - juillet 2020

Plusieurs centaines de patients « COVID » ont été accueillis à l’hôpital depuis le début de la crise sanitaire au sein de services dédiés à leur prise en charge. Une expérience marquante pour l'ensemble des équipes. Texte : Maud Parnaudeau • Photo : Pierre Meunié L e 2 mars, différents services ont été transformés en zone « COVID » pour accueillir des patients aux symptômes suspects et/ou confirmés. Une nouvelle organisation s’est rapidement mise en place pour assurer leur prise en charge dans des conditions de sécurité et d’hygiène optimales, grâce à la mobilisation de l’ensemble des personnels : du Centre de régulation au service de réanimation, des services d’hospitalisation à ceux dits « supports » (laboratoire, blanchisserie, pharmacie, informatique, logistique…). Le service de médecine interne et maladies infectieuses des Hôpitaux La Rochelle-Ré-Aunis a été en première ligne. Cette équipe pluridisciplinaire, rompue au traitement des pathologies contagieuses, a participé, avec l’appui de nombreux hospitaliers, à la prise en charge de plus de 470 patients, sur une capacité de 20 lits. Si ce service a l’habitude de traiter les pathologies contagieuses, une nouvelle organisation du travail a dû être mise en place pour faire face à l’épidémie. Parer à toutes les éventualités Les modalités d’accès à la zone et aux chambres ont été revues. « Les brancardiers, nos collègues, ne pouvaient pas entrer et Soigner À l’hôpital, des services pour les patients COVID 8 L'ACTU DE L'AGGLO nous ne pouvions sortir sans prendre certaines précautions. Nous étions confinés dans le service ! » , explique Amélie Quenum, infirmière faisant fonction de cadre de santé. De nouveaux protocoles sanitaires ont également dû être définis. « Habituellement, selon les maladies, nous avons des mesures de protection contre les transmissions par l’air ou le contact. Là, ne sachant pas ce qu’il en était, nous devions nous habiller de la tête aux pieds » , explique Clélia Beaurain, infirmière. Rassurer l’entourage Plus globalement, il a fallu composer avec la multitude d’élé- ments inconnus entourant ce virus. « Nous avons travaillé dans l’attente de la « vague », avec beaucoup d’interrogations, des plannings au jour le jour » , témoigne Julie Rondet, aide-soi- gnante. Avec la peur de l’entourage aussi. La douche, devenue systématique après le travail, a permis de rassurer des conjoints souvent inquiets. Une peur qui n’a pas gagné les soignants de l’équipe COVID. Le lien avec les familles « Dès le début, nous avons disposé de tous les équipements de protection nécessaires. On s’est sentis tout-de-suite bien protégés » , rapporte Julie Rondet. Mais pas forcément armés pour accompagner les malades en fin de vie. « Avec l’interdiction faite aux familles de venir à l’hôpital, nous avons été les témoins de leurs derniers instants » , témoigne Amélie Quenum. L’équipe a passé beaucoup de temps au téléphone pour donner des nouvelles aux proches. « On s’est adaptés et réorganisés en permanence. On a pensé et agi ensemble. L’équipe a été extraordinaire, d’un engagement sans faille » , reconnaît Amélie, visiblement émue.

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