Point Commun n°122 - juillet 2022

12 ESPRIT D’INITIATIVE Sous des formes diverses, une grande vague de soutien traverse l’Agglomération, pour apporter une aide matérielle, linguistique, morale aux femmes et enfants arrivant d’Ukraine. L’Agglo a également constitué une cellule d’action pour favoriser notamment la circulation de l’information entre les Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS) qui jouent un rôle pivot dans cet accueil. Texte : Aline Valdier • Photos : Pierre Meunié Élan de solidarité pour les 1 • Philippe et Sylvie Cailbault, famille d’accueil La satisfaction d’être utiles « Début mars, face aux images télé de familles fuyant la guerre, l’idée s’est naturellement imposée à mon épouse et moi : nous devions accueillir. Quelques jours après, nous recevions à Sainte-Soulle Oksana, une maman ukrainienne et son bébé d’un an. Nous avons échangé en anglais et découvert qu’elle avait trois autres enfants, de 4,7 et 11 ans, réfugiés près de Barcelone chez sa belle-sœur mariée à un Catalan. Oksana souhaitait naturellement les retrouver. Cela a pu se faire fin avril. Nous avons appris leur arrivée 3 jours avant. Grâce aux services de la Ville et de l’Agglo de La Rochelle, nous leur avons trouvé un logement. Ce n’est pas toujours simple d’accueillir une famille chez soi pendant plusieurs semaines. Nous avons bénéficié d’un soutien précieux de l’association et de parrains et marraines, ces personnes qui, sans pouvoir héberger, proposent leur aide. La solidarité a joué dans bien des domaines, par exemple pour le fils aîné d’Oskana, très doué pour le violon, auquel le Conservatoire de l’Agglomération a vite fait une place parmi ses élèves. » 2 • Natalia, Mariana et Oksana, réfugiées ukrainiennes accueillies à Vérines Tous les jours, les gens nous aident « Nous avons quitté notre pays quelques semaines après le déclenchement de la guerre, nous avions trop peur pour nos enfants », raconte Natalia. Depuis la mi-mars, elle est logée avec ses deux amies et leurs sept enfants au total dans une grande maison du village de Vérines, mise à disposition par la mairie. « Nous sommes arrivés ici après 50 heures de voyage et, dès notre descente du bus, des gens nous ont accueillis en chantant l’hymne ukrainien. La maison était remplie de fleurs et depuis, c’est comme si chaque jour passait Saint-Nicolas, qui dans notre pays apporte les cadeaux. On nous donne des fruits, des légumes, un ordinateur, des vélos, toutes sortes de choses et même un piano électrique pour que ma fille continue la musique ». Oksana évoque ce monsieur venu retourner la terre du jardin où les trois femmes ont démarré un potager ; « Même quand on va chercher le pain, le boulanger du village ne veut pas qu’on le paye ». Toute cette solidarité émeut les trois femmes. « Je remercie vraiment tous ces gens qui nous aident » , affirme Mariana, tout en pudeur sur ce qui reste un terrible drame dans la vie de ces familles. « Ici dans la journée, ça va » , reprend Natalia, « on s’occupe des enfants, de leur intégration à l’école. Autour, les gens sont formidables. Mais le soir quand on voit les nouvelles à la télé, la guerre, toutes ces vies qui sont prises chez nous, c’est… très dur ! » 1

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