Table of Contents Table of Contents
Previous Page  26 / 36 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 26 / 36 Next Page
Page Background

En janvier, il a enthousiasmé

La Coursive avec son nouveau

tour de chant tout juste créé

entre les murs de la Scène

nationale rochelaise. Rencontre

avec François Morel, un artiste

tout en simplicité, qui fait du

bien à la vie.

Texte : Maud Parnaudeau • Photo : Fred Le Lan

O

n entend ses « bonjours » monter de

l’escalier du théâtre Verdière jusqu’au salon

où il nous a donné rendez-vous. François

Morel est ici comme chez lui. Des lustres qu’il vient

à La Coursive. «

Au début des années 1990 avec la

troupe de Jérôme Deschamps et la pièce Lapin-

Chasseur

 », se souvient-il. Vingt ans après, il y crée

son second spectacle musical «

Le Soir, des lions…

 ».

«

J’ai noué avec Jackie Marchand et l’équipe de

La Coursive une belle relation, une relation de

confiance

 ». Quand il décide de créer un nouveau

spectacle, c’est ici qu’il pose ses valises, comme une

évidence. «

Nous sommes fidèles l’un à l’autre

 ». C’est

également au Grand Théâtre qu’il viendra, les 31 mai

et 1

er

juin 2016, clore l’aventure de son spectacle

«

La fin du monde est pour dimanche

 », créé en 2013

à La Coursive. Son aventure à lui a débuté par une

«

enfance facile

 » dans la campagne normande. «

Ma

mère m’a toujours dit que je m’étais élevé tout seul

 ».

Avec des périodes d’ennui, parfois. «

À cette époque,

on ne cherchait pas à sur-occuper les enfants

 ». Il est

fasciné par les humoristes qu’il voit à la télévision,

Roger Pierre, Jean-Marc Thibault. Une vocation naît.

«

J’étais assez timide. Faire rire a sûrement été pour

moi un moyen de dépasser ma nature

 ».

Une vie de défis

À 56 ans aujourd’hui, il n’a «

pas vraiment l’impression

d’avoir changé, tantôt rêveur, tantôt facétieux

». Et un

vrai talent pour magnifier l’ordinaire avec des mots

uppercuts qui vous laissent tour à tour sourire aux

lèvres ou au bord des larmes. Voire les deux en même

spectacles créés à La Coursive

«

Collection particulière

» en 2006, «

Bien des choses

» en 2007,

«

Le Soir, des lions…

» (février 2010), «

 Instants critiques

»

(mai 2011), «

La fin du monde est pour dimanche

» (avril 2013),

«

La vie

(titre provisoire)

» (janvier 2016).

6

François Morel,

le bienveillant

26 PORTRAIT

temps quand il entonne sa ritournelle «

Petit Jésus tum’as déçu

 » au sortir

d’une année 2015 sanglante. « L

a religion ne me gêne pas (…). Si on

se laisse vivre et qu’on laisse vivre les autres, tout me va

 », confiait-il

en novembre dernier*. Dans son dernier tour de chant «

La vie (titre

provisoire)

 » - qui est bien le titre définitif - créé et joué à La Coursive en

janvier 2016, François Morel fait valser les émotions en interprétant la

vie, nos vies. La sienne est remplie de défis. «

J’aime ça. Même si pour

chaque nouveau projet je suis toujours un peu inquiet. Et puis… je me

lance !

». Cela lui réussit plutôt bien.

L’anti-vedette

De l’aventure Deschamps-Deschiens au grand écran, du théâtre à la

chanson, de l’écriture à la radio**, Morel collectionne les succès et

s’attire la bienveillance de ceux qu’il croise. «

L’autre jour, j’étais penché

à la fenêtre du petit appartement où je loge à La Rochelle. En bas, deux

joggeurs me lancent « Ne sautez pas, on a besoin de vous ». Sympa. C’est

agréable le succès 

». Pas question pourtant de tomber dans ses travers.

«

Je ne suis pas assez con pour ça !

», s’amuse-t-il. François Morel, c’est