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- Point Commun - juin 2015 - n°95
Des données météo historiques pour mieux envisager l’avenir
Ville référente depuis 1741, choisie comme modèle de climat tempéré, La Rochelle est
l’une des rares en France à posséder une base de données météorologiques remontant
au XVIII
e
siècle. Ces données permettent de montrer que la submersion marine est bien
un aléa typique de notre littoral charentais. Déjà exploitées dans le cadre du rapport remis
en juillet 2010 à la commission d’enquête parlementaire et sénatoriale sur Xynthia, ces
données font l’objet d’exploitations scientifiques et statistiques par l’Université et ont été
mises à disposition de Météo France. Elles représentent un élément de compréhension et
d’estimation des submersions marines, notamment dans une approche prospective liée à
l’évolution du climat.
Une gestion de crise mieux organisée
La bonne connaissance du territoire et des dan-
gers permet aujourd’hui d’agir de manière plus
efficace face aux risques de submersion marine.
L’élaboration, par toutes les communes touchées
par Xynthia, d’un Plan Communal de Sauvegarde
vient s’ajouter à l’arsenal de mesures. Ce document
définit l’organisation des moyens d’évacuation
et de sauvegarde de la population. Avec, pour
la Communauté d’Agglomération, une mission
d’accompagnement et d’harmonisation des pro-
cédures entre les différentes communes. «
Mais
l’Agglomération n’a pas de rôle opérationnel de
coordination. Les communes s’organisent entre
elles pour prévoir d’accueillir les habitants ou
mettre à disposition du personnel et du matériel
»,
précise Mathieu.
Mieux vaut prévenir…
Au-delà de la prévision, un important travail
sur l’information et la prévention des risques de
submersion marine a été engagé dans le cadre
du Programme d’Actions de Prévention des
Inondations (PAPI). Nous retrouvons Mathieu
Dupont sur le port de La Rochelle, à la jonction
des quais Valin, Maubec et Duperré. Là où, le soir
de la tempête Xynthia, la mer s’était déversée avec
violence dans le canal, en passant par-dessus le
pont. Ici - comme dans une cinquantaine d’autres
points du territoire où la mer est montée ou entrée
dans les terres de manière significative - a été posé
un «
repère de laisses de mer
»** accompagné
d’un panneau d’explications pour «
qu’on n’oublie
pas
». «
De quoi donner à voir concrètement
l’ampleur du phénomène
». La prise de conscience
passe aussi par un renforcement de la « culture »
du littoral et des risques de submersion. « Nous
menons des actions de sensibilisation auprès des
professionnels du bâtiment, des élus. Et à la rentrée
2015/2016, nous débuterons des activités pour les
élèves du CE 2 à la 5
e
des écoles et collèges situés
à l’intérieur du périmètre du PAPI. Il s’agira de
sensibiliser les enfants à une «culture» littorale par
le biais de différents modules thématiques pendant
les heures de classe ou sur les temps d’activité
périscolaire ».
l
* Angoulins-sur-Mer, Aytré, Châtelaillon-Plage, L’Houmeau,
La Rochelle, Nieul-sur-Mer, Marsilly, Esnandes, La Jarne,
Saint-Xandre, Salles-sur-Mer, Saint-Vivien, Yves.
** Sorte de grosse pièce en métal frappée par la Monnaie de
Paris, fournie par le Ministère de l’Environnement
submersions marines
répertoriées depuis
1784 sur le territoire de
l’Agglomération
19
11
Anse de Godechaud à Aytré
(travaux prévus en septembre 2015)
Brise-lame au Nord de Châtelaillon-Plage
(travaux réalisés en 2014)
Le Canal de Port Punay aux Boucholeurs, à Yves
(travaux réalisés en 2014)
La porte du Bassin des chalutiers à La Rochelle
(travaux réalisés en 2014)
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