

page
13
- Point Commun - juin 2015 - n°95
De par leur spécificité, les chantiers et entreprises d’insertion par l’économie sont assez
vulnérables. L’agglomération les soutient et a élaboré avec l’IRIS (Initiative Régionale pour
l’Insertion et la Solidarité) un plan pour les aider à mieux se structurer et collaborer entre-elles.
Un plan d’actions
pour soutenir l’activité
13
Questions
à Serge Poisnet
Vice-président de la
Communauté d’Agglomération
chargé de l’Economie Sociale et
Solidaire (ESS)
Pourquoi parle-t-on d’insertion par l’activité
économique (IAE) ?
« Parce que l’insertion s’appuie ici sur le travail.
Les structures de l’IAE proposent des contrats à
des chômeurs de longue durée. Ils ont des tâches
à exécuter et sont en même temps accompagnés
pour retrouver progressivement leur place sur le
marché de l’emploi « classique ». L’Agglo soutient
les chantiers et entreprises d’insertion, non sur
leur fonctionnement - ça, c’est le rôle de l’état et
du département - mais en appui à cette activité
économique ».
Par exemple ?
« Nous répondons aux besoins immobiliers des
structures, vous en voyez l’illustration avec les
nouveaux bâtiments de Blan’Cass à Périgny. Nous
inscrivons aussi des clauses d’insertion dans les
marchés publics communautaires. Parfois, ça peut
aboutir à des embauches. Sur un chantier, par
exemple, un chef d’entreprise du bâtiment peut
découvrir que ce salarié en insertion fait du très
bon travail et lui proposer un contrat ».
Souhaitez-vous aussi rendre ces entreprises
de l’IAE plus solides ?
« Certaines ont en effet mis la clé sous la porte ces
dernières années. Il faut consolider ce secteur et
nous avons bâti un plan d’actions dans ce sens.
L’IAE entre dans le champ beaucoup plus vaste
de l’Economie Sociale et Solidaire, qui regroupe
les associations, fondations, coopératives et
mutuelles. Il y a là un fort potentiel d’activité et
c’est aussi un chantier que nous ouvrons, pour
développer l’Economie Sociale et Solidaire sur
l’agglomération ».
>>> EMPLOI
Les structures d’insertion par l’activité
économique (SIAE) ont pour mission de remettre
des personnes en difficulté et coupées de la vie
professionnelle en capacité d’occuper à nouveau
un emploi. Elles accompagnent ces personnes, leur
fournissent un cadre de travail et elles exercent donc,
elles-mêmes une activité économique, souvent
hors du secteur marchand. Certaines SIAE ont des
activités liées à la réduction et à la valorisation des
déchets. Lorsque qu’un déchet devient une matière
première, on parle d’économie circulaire (par
exemple lorsque des chutes textiles sont utilisées
par Remise à Flot pour créer des sacs à main, cf.
page suivante). Certaines SIAE font donc partie de
l’ensemble bien plus vaste de l’Economie Sociale
et Solidaire (ESS) qui regroupe les coopératives,
associations, mutuelles et fondations. Elles agissent
dans des domaines très divers, mais ont en commun
de réinvestir leurs bénéfices et non de s’en servir
pour rétribuer des actionnaires. Mais revenons à
l’insertion par l’économie. Même si les associations
et entreprises de ce secteur sont aidées par des
financements d’Etat et du Département, elles
doivent obtenir des résultats, trouver des marchés :
elles ont des contraintes semblables à celles
d’autres entreprises. L’Agglo les aide en répondant
notamment à leurs besoins de locaux.
Un soutien au quotidien
Ces dernières années, plusieurs SIAE du territoire
ont été relogées dans des bâtiments mieux adaptés
à leur production (4 millions d’euros de travaux
ont ainsi été financés). L’Agglo accompagne leurs
investissements, par exemple l’achat de machines à
coudre pour Remise à Flot. Elle insère des clauses
d’insertion dans ses appels d’offres. Les entreprises
qui y répondent doivent intégrer un certain
nombre de salariés en insertion dans leur plan de
travail. L’Agglo s’attache encore à «
réserver
»
certains secteurs liés à la gestion des déchets aux
entreprises de son territoire. A Altriane, le centre
de tri de Salles-sur-Mer, l’ensemble des emplois
sur la chaîne de tri sont, par exemple, des contrats
d’insertion. La récupération du textile est assurée
par Blan’Cass et non par une grosse entreprise
nationale. De nos jours, en effet, l’économie du
recyclage génère des appétits. L’Agglomération de
La Rochelle s’efforce d’imposer des acteurs locaux
sur ce type de marchés.
Des actions concrètes
La collectivité souhaite également donner une
meilleure assise aux chantiers et entreprises
d’insertion. Beaucoup peinent en effet à atteindre un
équilibre budgétaire garant de leur pérennité. Pour
les aider, l’Agglo a mis au point un plan d’actions
en partenariat avec IRIS*. Son objectif est aussi de
mutualiser certaines ressources et d’insuffler un
esprit coopératif entre les structures du territoire.
A l’avenir, elles pourraient échanger davantage,
mener des actions conjointes de communication.
Elles devraient aussi progresser ensemble sur la
veille économique afin d’être mieux armées pour
répondre aux appels d’offres publics.
l
L’Insertion
en chiffres
13
Structures d’Insertion par
l’Activité Economique (SIAE)
agissent sur le territoire de
l’agglomération.
9
structures d’insertion
sont actuellement soutenues
par l’Agglomération.
50 775
heures de travail
ont été générées en 2014 via les
clauses d’insertion incluses dans
les appels d’offre lancés par
l’Agglomération.
3,5 millions
d’euros
(financés à 75% par l’Agglo) ont
permis de répondre ces cinq
dernières années aux besoins
immobiliers des SIAE.
* IRIS : Initiative Régionale pour
l’Insertion et la Solidarité (une
union régionale des structures de
l’insertion par l’activité économique)